La troupe de théâtre de SAUVIAN

Troupe de théâtre de Sauvian en 1937 crédit Alice Fauré memoiredesauvian.fr
La troupe en 1937, devant la croix de mission de Sauvian

L’Escolo Trancavel (ou Trencavel, on trouve en effet les deux orthographes), nom de la troupe de théâtre de Sauvian, est née en 1935 sous l’impulsion d’Henri Cabanel (alors premier adjoint).

Elle attira rapidement de nombreux habitants qui s’investirent dans l’aventure avec enthousiasme. Quelle que soit leur place dans la troupe, acteurs, costumiers, accessoiristes, décorateurs, tous connaissaient les textes et pouvaient donc assurer au pied levé le remplacement d’un acteur absent.

Environ une fois par mois, la troupe donnait un spectacle sous le préau de l’école des filles qui servait aussi de « salle du peuple » (l’ancêtre de la salle polyvalente que l’on retrouve dans la plupart des communes françaises). Le succès était tel qu’il fallait se serrer et apporter des chaises supplémentaires !

Et sous les yeux d’un public sous le charme, le boucher, le maréchal-ferrant, la voisine faisaient pleurer quand ils interprétaient « Lous viels » (Les vieux), ou rire aux éclats en jouant la pièce écrite par Henri Cabanel avec son grand ami Émile Barthe, « La soupo de mourres » (La soupe à la grimace). En outre, il y avait dans la troupe deux jeunes femmes, chanteuses, dont l'une surnommée le Rossignol, qui interprétaient les airs à la mode. Chaque représentation se terminait toujours par une quête au chapeau. L’argent ainsi récolté servait à payer costumes et décors, mais aussi les frais de déplacement de la troupe…

Car sa notoriété dépassa rapidement les limites du village ! En effet, les communes environnantes commencèrent à solliciter l’Escolo Trancavel. Et cette renommée s’étendit ainsi de plus en plus loin, jusqu’à La Salvetat, Roquefort, Coursan…

La Seconde Guerre mondiale mit l’activité théâtrale de Sauvian entre parenthèses, avec l’espoir de tout relancer à l’issue du conflit. Plusieurs des acteurs partirent combattre… Et certains ne revinrent pas. Après la guerre, la mémoire des absents était trop présente et on n’eut pas le cœur à reprendre l’aventure.

C’en fut terminé de l’Escolo Trancavel.

 

Pour plus de détails, voir le livre d’Alice Fauré

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