Dans les années 1920, dans une remise de l'impasse des Barris, un cinéaste ambulant venait régulièrement proposer aux villageois des films muets, leur permettant ainsi de faire connaissance avec Charlot, Buster Keaton…, leur amenant un peu de distraction après les années noires qu'ils avaient vécues, leur faisant oublier pour un temps les affres de l’après-guerre. Pour assister à ces séances, chacun devait amener sa chaise et se diriger vers la remise, dans laquelle avait été peint un écran à même le mur (cf. photos). Spectacle insolite que celui des Sauviannais, traversant le village leur chaise sous le bras pour aller profiter de cette révolution culturelle qu'était le cinéma ! Cent ans après, l'écran est toujours là et reste un témoin du passé de Sauvian.
À la fin des années 50, l'abbé Bousquet, curé du village, créa avec une poignée de volontaires une association, "les Peupliers", afin d'ériger un cinéma au village. La salle appartenant au clergé, jouxtant la propriété de mademoiselle Jeanne de Chauliac (qui avait fait don de ce bâtiment au clergé) avait été retenue pour devenir la salle de cinéma. Les volontaires gâchèrent le ciment, peignirent, construisirent la cabine de projection et l'abbé, qui était débrouillard, acheta pour un prix dérisoire des fauteuils et des strapontins à un cinéma qui renouvelait son mobilier. Le cinéma du village était né. Chaque semaine, il y avait deux séances, celle du samedi soir, attirant plutôt la jeunesse et celle du dimanche après-midi qui réunissait les familles ; c'est ainsi que les Sauviannais découvrirent Don Camillo et Peppone, mais aussi les films de Pagnol ou encore des western comme La charge héroïque, ou encore des films comme Le train qui racontait une histoire vraie. Le cinéma perdura au village environ une dizaine d'années, jusqu'au départ pour une autre paroisse de l'abbé Bousquet…
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